Comment savoir si l’on souffre d’une hyperacousie ?

Aujourd’hui, on considère que près de 15 % de la population française est touché par un trouble de l’audition. Si les affections les plus courantes touchant les Français sont les acouphènes et la perte d’audition (la presbyacousie), certains sont cependant touchés par un trouble peu commun, mais particulièrement handicapant. Il s’agit de l’hyperacousie, un trouble de l’audition qui se caractérise par une hypersensibilité aux bruits et aux sons. Particulièrement contraignante, et parfois même douloureuse, l’hyperacousie demande un diagnostic rapide et la réalisation d’une audiométrie pour déterminer l’origine du trouble. Mais à quoi reconnait-on une hyperacousie et quels sont les traitements existants ? On fait le point.

Une hyperacousie, c’est quoi exactement ?

L’hyperacousie est un trouble de l’audition qui se manifeste par une intolérance accrue aux sons et aux bruits de notre environnement. Ces sons, perçus par le patient, se révèlent alors insupportables. Celui-ci les perçoit, en quelque sorte, plus fort qu’ils ne le sont en réalité.

Longtemps considérée comme une affection relativement rare par les professionnels de l’audition, l’hyperacousie s’est révélée être un véritable problème de santé publique au cours de ces dernières années. En effet, dans une société dans laquelle les bruits sont de plus en plus omniprésents (et bruyants), l’hyperacousie touche de plus en plus de personnes, et ce, même chez les jeunes personnes. On considère aujourd’hui que l’hyperacousie touche environ 40 % des personnes souffrant d’acouphène (qui représentent eux-mêmes près de 4 millions de personnes en France).

Perçue comme particulièrement handicapante, voire même douloureuse, l’hyperacousie peut toucher une seule ou les deux oreilles d’une personne. Aujourd’hui, ce trouble auditif est bien pris en charge grâce à des appareils auditifs à bas prix, ce qui permet de réduire ses effets, d’améliorer la vie du patient et de limiter son évolution.

Évaluation, origine et impact de l’affection

Le premier diagnostic pour reconnaitre une hyperacousie est à l’origine du patient. En effet, celui-ci pourra apprécier un changement au niveau de son ouïe et il aura l’impression d’entendre davantage certains sons de son environnement. Les sons perçus par le patient peuvent alors se révéler, selon le degré de son hyperacousie, dérangeant, intolérable, voire même douloureux.

Si l’autodiagnostic peut laisser penser que l’on souffre de ce trouble de l’audition, il est indispensable de prendre rendez-vous avec un professionnel de l’audition. Celui-ci, au travers de plusieurs examens, comme l’audiométrie ou le bilan auditif complet, pourra mesurer le degré de l’hypersensibilité du patient, identifier les causes de l’hyperacousie et proposer des traitements adéquats à son patient.

Par ailleurs, certains impacts de l’hyperacousie sur la vie quotidienne permettent d’identifier que l’on souffre de ce trouble auditif. Il s’agit notamment d’un stress permanent, d’une irritabilité accrue et de l’apparition de tensions ou de conflits vis-à-vis de du bruit ou de la musique au sein d’une maison ou d’un bureau.

Les principales causes de l’apparition d’une hyperacousie chez une personne sont l’exposition prolongée au bruit, un traumatisme acoustique ou un traumatisme crânien. Une hyperacousie peut également se développer chez les personnes ayant souffert de problèmes d’oreilles par le passé (malformation, infections, otites, etc.). Le stress et la dépression ainsi que la présence d’acouphène sont régulièrement identifiés comme étant la cause d’hyperacousie.

Non traitée, l’hyperacousie possède de nombreux impacts sur la vie quotidienne d’un patient. Elle peut en effet déboucher sur un isolement social du patient ainsi et mener à un état dépressif.

Appareil auditif

Le traitement de l’hyperacousie

La prise en charge et les soins préconisés pour le traitement d’une hyperacousie dépendent du diagnostic réalisé par un ORL ou un audioprothésiste. L’audiogramme permet alors de mesurer le degré de sensibilité du patient aux sons environnants. Un psychologue peut également intervenir pour accompagner le patient.

Si l’hyperacousie est récente, l’audioprothésiste pourra alors recommander le port de « bruiteurs ». Cet appareil auditif au prix modéré permet d’habituer l’oreille du patient à certains bruits et sons. Le port de ces prosthèses auditives permet bien souvent de guérir d’une hyperacousie en moins d’un an.

Une autre technique consiste à enrichir l’environnement du patient. Il s’agit d’éviter tout silence pour éviter de percevoir des bruits agaçants. Le but est alors de permettre aux oreilles de se réajuster à un niveau de bruits courant. Cette technique demande alors d’écouter régulièrement de la musique, ou d’allumer la radio ou la télévision pour éviter les moments de silence au sein d’une maison ou d’un bureau.

Finalement, diverses techniques de relaxation et un suivi psychologique peuvent permettre au patient de se détendre et d’oublier les bruits parasites qu’il entend. Cette gestion du stress porte généralement ses fruits et permet d’améliorer sensiblement le quotidien du patient.

Ainsi, l’hyperacousie peut se révéler particulièrement handicapante pour un patient qui en souffre. Heureusement, il est possible de diagnostiquer rapidement l’affection et de prendre rendez-vous chez un ORL pour trouver un traitement adapté au niveau d’hypersensibilité du patient. Plus encore, de nombreuses méthodes permettent à la fois d’identifier l’origine du mal et d’y apporter une réponse efficace.